Syndrome d'auto-brasserie
Le syndrome d'auto-brasserie[1],[2] (auto-brewery syndrome en anglais[3],[4]), plus rarement connu sous le nom de syndrome de fermentation intestinale[5],[6] (gut fermentation syndrome[7]), est une maladie intestinale rare et très peu documentée, dont l'existence ne fait pas l'unanimité chez les spécialistes[8],[9], qui se manifeste par une production enivrante d'alcool due à une fermentation endogène excessive dans le système digestif causée par la levure Saccharomyces cerevisiae (la "levure de bière")[10],[11], Saccharomyces boulardii ou Candida albicans[12]. Dans certains cas, l'exposition à des antibiotiques en a été la cause[12].
Historique
[modifier | modifier le code]Elle a été décrite pour la première fois en par une équipe japonaise[13].
En 1982, la forte présence de levure Candida albicans dans la flore intestinale de nouveau-nés, a été suspectée de certains cas de mort subite du nourrisson, mais la quantité d'alcool produite ne serait pas suffisante pour expliquer ces décès[14].
Un cas est passé inaperçu pendant 20 ans, malgré de fortes intoxications alcooliques, durant son éducation, à la suite de repas très sucrés ou à haute teneur en sucres lents[15].
Symptômes et risques
[modifier | modifier le code]Les symptômes de la maladie peuvent avoir des effets importants sur la vie quotidienne ; par exemple des symptômes récurrents comme étourdissements, sécheresse buccale ou xérostomie, sueurs froides, gueule de bois, désorientation, syndrome du côlon irritable, syndrome de fatigue chronique, qui peuvent entraîner d'autres problèmes de santé tels que dépression et anxiété.
L'apparition aléatoire d'intoxication alcoolique peut conduire à de graves difficultés personnelles et l'anonymat relatif de la condition peut également rendre les soins difficiles[16].
Traitement
[modifier | modifier le code]De manière générale, les effets de la condition peuvent être atténués grâce à un régime très pauvre en glucides adapté.
Le médicament antifongique fluconazole peut être un traitement efficace contre l'affection puisque le médicament est capable de réduire fortement Saccharomyces cerevisiae, responsable de la fermentation, dans le tractus gastro-intestinal[11].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Alambiqué. – Peut-on être ivre sans avoir bu ? » [html], sur bigbrowser.blog.lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).
- « Ivre sans avoir bu, un syndrome médical très sérieux » [html], sur lexpress.fr, L'Express, mis en ligne le 8 mars 2015, mis à jour le 9 mars 2015 (consulté le ).
- (en) Phil Hammond, « Healt: Honestly officer, I've got auto-brewery syndrome » [html], sur independent.co.uk, The Independent, (consulté le ).
- (en) Helen Thomson, « The man who gets drunk on chips » [html], sur bbc.com, BBC, (consulté le ).
- « Science décalée : l’homme qui faisait de la bière dans ses intestins », sur Futura-Sciences, .
- Pierre Brassard, « Pouvez-vous répéter la question ? » [html], sur ici.radio-canada.ca, ICI Radio-Canada, (consulté le ).
- (en) Kevin Conlon, « Man's gut fermented food into alcohol, making him drunk, case study finds » [html], sur edition.cnn.com, CNN, (consulté le ).
- (en) KK Eaton, « Gut fermentation: a reappraisal of an old clinical condition with diagnostic tests and management: discussion paper », J R Soc Med, vol. 84, no 11, , p. 669-71. (PMID 1744875, PMCID PMC1295472, lire en ligne [PDF]) .
- « Le syndrome d'auto-brasserie, ou comment être ivre sans boire d'alcool », sur www.sciencesetavenir.fr Science et Avenir, .
- (en) Michaeleen Doucleff, « Auto-Brewery Syndrome: Apparently, You Can Make Beer In Your Gut », sur www.npr.org, .
- (en) Barbara Cordell et Justin McCarthy, « A Case Study of Gut Fermentation Syndrome (Auto-Brewery) with Saccharomyces cerevisiae as the Causative Organism », International Journal of Clinical Medicine, vol. 4, no 7, , p. 309–312. (DOI 10.4236/ijcm.2013.47054, lire en ligne).
- Syndrome d’auto-brasserie : être ivre sans boire une goutte d’alcool, sur le blog de Marc Gozlan, daté du 26 octobre 2019.
- « Complètement ivre sans avoir bu une goutte d’alcool », sur passionsante.be, (consulté le ).
- (en) Geertinger P, Bodenhoff J, Helweg-Larsen K, Lund A, « Endogenous alcohol production by intestinal fermentation in sudden infant death », Z Rechtsmed, vol. 89, no 3, , p. 167-72. (PMID 6760604)
- (en) Evening Gazette, « Auto-brewery syndrome: Teetotal Teesville man can't stay sober as everything he eats turns to alcohol », (consulté le )
- (en) VICE, « The Man Who Is Drunk All the Time Because His Body Produces Its Own Alcohol », (consulté le )
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Barbara Cordell, Justin McCarthy, A Case Study of Gut Fermentation Syndrome (Auto-Brewery) with Saccharomyces cerevisiae as the Causative Organism in Journal of Clinical Medicine, Bd. 4 no 7, (en ligne)